Charge mentale – soumission, sacrifice et abnégation

By Patricia société Aucun commentaire sur Charge mentale – soumission, sacrifice et abnégation

Charge mentale et sacrifice - les origines de nos croyances

Quand il est question de charge mentale, beaucoup de femmes se plaignent de leur statut de domestique au sein de leur famille et vivent cela comme un sacrifice. D’autres admettent qu’elles s’adonnent à des formes d’auto-maltraitance. Elles constatent qu’elles se doivent en partie à elles-mêmes les situations dont elles se plaignent.
Pourquoi nous maltraitons-nous et comment en sortir ? Voilà un début de réponse.

 

Charge mentale et sacrifice – l’origine de nos croyances 

Nous portons tous des blessures qui génèrent des croyances, des attitudes et des comportements. C’est connu depuis longtemps. Les thérapeutes le disent et nos intervenantes au sein des Conversations autour de la Charge Mentale le confirment.

Et ces blessures ne proviennent pas seulement de notre enfance : elles sont d’origine diverses.

Les origines de nos blessures et de nos croyances

A la naissance déjà, certain.e.s d’entre nous naissons avec une certaine fragilité, une susceptibilité qui résulte d’une gestation parfois difficile pendant laquelle notre mère a pu être confrontée à des situations qui l’ont stressée ou affectée. Sans le savoir, elle a sécrété des hormones avec lesquelles, en tant que petit bébé en gestation, nous avons été en contact, que nous avons ingérées de telle sorte qu’en naissant, la plupart d’entre nous sommes déjà affectés par des états d’être plus ou moins confortables.

 

Charge mentale – D’où viennent nos croyances et notre tendance au sacrifice ?

De notre histoire, des opinions et croyances, des adultes qui nous ont éduqués

Elles sont teintées des blessures de ces mêmes adultes.

Elles portent la trace des blessures émotionnelles de nos ancêtres, qui s’est inscrite dans nos gènes comme des mutations épigénétiques qui ont été léguées à leur descendance, de même que nos propres expériences peuvent générer des mutations que nous léguerons à nos descendants.

Nous sommes aussi marqué.e.s par les mémoires de notre genre

Ainsi, souvent, les femmes ont un rapport complexe à l’argent du fait d’une tradition d’humilité, de pauvreté, et de pénurie qui s’est poursuivie sur des générations, puisque que les femmes ont majoritairement été confinées dans des rôles serviles durant des siècles. C’est l’un des sujets de prédilection de Christian Junod, spécialiste du rapport à l’argent, dans une perspective pacifiante (contrairement à certains spécialistes du rapport à l’argent, Christian ne promet pas à ses participants de s’enrichir mais d’apaiser leur relation à l’argent)

Charge mentale et sacrifice - les origines de nos croyances

 

Charge mentale, sacrifice et soumission – ce que nous devons à notre civilisation

Les individus sont également marqués par la vision, les croyances, la vision du monde de la civilisation dans laquelle ils se développent. En Occident, depuis 300 ans, dès notre petite enfance, la civilisation capitaliste nous insuffle la conviction que le réel se réduit au visible, au quantifiable, au tangible, au constatable, au démontrable, de telle sorte que l’expérience intérieure, est éliminée du champ des possibles et du plausible.

L’expérience intérieure est mise en cause, questionnée, invalidée parce que non constatable par un tiers. Elle peut être disqualifiée parce qu’intangible.

De ce fait, nos compétences sont liées aux savoirs et savoir-faire.

En revanche, chez la plupart des gens, les savoir-être sont en friche.

Notre culture laisse les savoir-être en friche

Nous ne savons pas communiquer les uns avec les autres.
En prélude, nous ne savons pas communiquer avec nous-mêmes. Nous ne savons pas qui nous sommes. Nous ignorons comment procéder pour comprendre qui nous sommes et à quoi nous aspirons.

Charge mentale, sacrifice et abnégation – Ne blâmons pas les parents

En tant qu’enfant de nos parents, ainsi que en tant que parent de nos enfants, nous devons cependant considérer que quels que soient ses actes et ses opinions, un parent est animé de bonnes intentions : les parents font ce qu’ils peuvent avec les ressources qui sont les leurs. S’ils pouvaient faire mieux, ils le feraient.

En tant que sujet, en termes de responsabilité, il est contre-productif de blâmer ses parents car ce n’est pas en imputant la responsabilité de nos difficultés à un tiers que nous pouvons les surmonter. Au contraire : comme le suggère Aline de Petigny, c’est en embrassant notre responsabilité comme nous ne l’avons peut-être jamais fait auparavant que l’on va pouvoir se libérer de réflexes, d’usages, de pratiques, d’habitudes qui nous font souffrir.

En quoi contribuons-nous à notre marasme ?

En général, nous ne le savons pas.
Nous ne voyons pas ce qui cloche chez nous.
Voilà peut-être qui explique une tendance très répandue à accuser ses parents ou son conjoint.
Parfois, nous avons, en effet, besoin de nous faire aider pour le comprendre parce que nous ne sommes pas capables d’appréhender en quoi nous sommes acteur / actrice de notre histoire, et non victimes innocentes de circonstances pénibles ou d’un entourage maltraitant.

 

Les femmes, leur charge mentale et leur propension au sacrifice

Beaucoup de femmes ont tendance à se plaindre de leur situation familiale, à se plaindre du fait que leur conjoint et leurs enfants se font prendre en charge et leur imposent de faire tout tourner toute seule au sein du foyer.

D’autres femmes admettent leur responsabilité dans ce type de situation.

Elles admettent que leurs normes excessives les acculent à tout prendre en charge au lieu de laisser l’initiative aux autres. Elles admettent aussi que leur façon de régenter le foyer est dissuasive et qu’elles auraient intérêt à procéder différemment à la fois pour motiver leurs proches et pour récupérer du temps pour elles et leurs projets.

 

Norme et sacrifice – Mais d’où viennent ces impératifs ?

Ces exigences qui nous amènent à maltraiter nos proches autant que nous mêmes, ces paradoxes qui nous conduisent à maltraiter ceux que nous aimons, résultent de conditionnements véhiculés par le système éducatif en vigueur dans notre société, ainsi que par la culture ambiante, la culture que sécrète notre civilisation.

La double question : comment ces tendances au sacrifice et à l’auto-maltraitance se sont-elles installées et comment s’en défaire ?

 

Comment ces tendances au sacrifice et à l’auto-maltraitance se sont installées

Dans ses propos autour de la charge mentale des enfants, Aline Nativel Id Hammou indique que nous avons reçu, et que la plupart d’entre nous, en tant que parents, pratiquent une éducation paradoxale renforcée par un système de punition récompense.

En général les adultes aiment les enfants sur un mode conditionnel, un peu comme s’ils disaient : « je t’aime mais pas comme tu es » avec le sous-entendu : « J’ai besoin que tu te conformes à mes projets pour toi : pour ma sécurité et pour la tienne ».

Enfants, nous avons ainsi appris à renoncer à notre spontanéité, à notre créativité, à nos élans affectifs, et cela, par amour pour nos adultes. Les enfants renoncent également à leur singularité pour être aimés de leurs adultes. En effet, étant totalement dépendant de l’adulte, l’enfant éprouve le besoin de garantir sa sécurité. Comment faire autrement qu’en accédant aux attentes des adultes ?

Ainsi, pour être accepté, validé, nous avons progressivement intégré le principe selon lequel pour être accepté.e nous devons souffrir en renonçant à nous-mêmes, à ce qui fait notre spécificité d’individus, à notre « unicité », disent certains.

 

Pourquoi renonçons-nous à notre singularité ?

En renonçant à notre singularité, nous nous conformons aux codes de la société dans laquelle nous vivons et devenons socialement acceptables.

Ce faisant, nous adoptons des identités qui nous sont dictées de l’extérieur et cela nous amène à nourrir des tensions internes parfois insupportables…. Car, intérieurement, nous sommes qui nous sommes, pas ce que la société nous dicte.

Ainsi, lorsque les différentes formes d’effondrements se produisent – burn out, maladie grave, deuil, etc –  elles sont plutôt un signe de vitalité : elles confirment qu’intrinsèquement nous restons des êtres uniques, qu’il reste en nous quelque chose d’indompté.

Cette partie de nous qui n’est pas adaptée aux diktats de notre société témoigne de notre vigueur intrinsèque et de notre santé intérieure car, comme le dit Krishnamurti,

Être adapté à une société malade n’est pas un signe de santé

 

Qu’avons-nous appris et accepté par le conditionnement ?

En tant que femme, nous avons appris la soumission

Charge mentale et sacrifice - 50 shades of Grey

Nous avons appris à nous mettre au service des autres

  • nous mettre en retrait
  • donner la priorité aux autres à notre détriment,
  • « ne pas la ramener »
  • ne pas parler fort
  • ne pas céder publiquement à nos émotions

Et toutes les formes de discours adressés aux femmes, via la presse féminine, les médias, les romans, entretiennent une image de la femme qui la met en compétition avec elle-même et lui dicte des normes sans limites

  • bonne mère
  • femme bonne
  • maîtresse hors-pair
  • paroxystiquement érotisée tandis qu’on la veut « vertueuse » sinon, c’est une putain

 

La colonisation intérieure

Comme le souligne Manon Garcia, dans son ouvrage On ne naît pas soumise, on le devient, nous sommes sujettes à un phénomène de colonisation intérieure : nous avons intériorisé une instance de contrôle qui nous amène à nous imposer à nous-mêmes des normes et des exigences excessives qui confinent à l’auto-maltraitance, au masochisme.
Nous nous référons à des attentes vis à vis de nous que nous prêtons aux  autres, à la société, à nos parents, à notre homme, en disant « on », ou « ils », mais en fait, cette instance qui nous censure, nous l’avons intériorisée : c’est nous-mêmes qui nous imposons empêchements et limites au nom de la conformité à une norme que nous avons intégrée.

Charge mentale et sacrifice - Manon Garcia - On ne naît pas soumise, on le devient 

Interroger notre masochisme

C’est ainsi que cette tendance au sacrifice, nous aurions intérêt à l’interroger dans la perspective de ce qui, en nous, jouit de notre souffrance, de notre sacrifice.

Une amorce de réponse pourrait tenir dans l’idée que notre culture valorise le sacrifice, l’abnégation.

Complémentairement, quand des femmes envisagent de se faire plaisir en prenant du temps pour elles : elles se sentent coupables à l’avance à l’idée de s’accorder du temps, se faire plaisir, de lever le pied pour prendre soin de soi. Ce temps et cet argent qu’elles voudraient se consacrer, elles se le refusent parce que tout cela est destiné à leur famille. Beaucoup éprouvent de la culpabilité à l’idée de se faire plaisir, précisément parce que le sacrifice est un axe dominant du programme.

Ergomanie et loi de Parkinson

Cette logique sacrificielle nous pousse à nous refuser une minute de plaisir et nous engage dans l’ergomanie, cette tendance à avoir toujours quelque chose à faire, et à n’avoir jamais fini.

L’ergomanie va de pair avec la loi de Parkinson : alors qu’objectivement, nous pourrions réduire certaines activités qui nous pèsent à un espace de temps restreint, sans pour autant les négliger, nous les dilatons aux dimensions de l’espace de temps disponible.

Serait-ce de crainte d’avoir du temps pour soi ?

 

Pourquoi se refuser du temps pour soi ?

Peut-être parce que nous n’avons pas appris

  • à nous écouter
  • qu’on a une intériorité

Nous sommes en quelque sorte étrangères à nous-mêmes.

Pour beaucoup, nous ignorons qui nous sommes et à quoi nous aspirons. Ainsi, lors de certains de mes ateliers, quand j’invite les participantes à convoquer des émotions et à en ressentir les sensations, certaines me répondent : « Je ne sens rien. J’ai tellement été priée de réprimer mes émotions que rien ne vient ».

C’est peut-être la raison pour laquelle nous sommes tout le temps occupées à traduire notre amour dans le faire alors que ce qui nous manque réellement à tous, c’est l’être ensemble qui se passe bien d’objets et d’actes sacrificiels.

 Charge mentale – dévouement, sacrifice-2

Comment se soustraire à l’inclination au sacrifice ?

Quelques pistes possibles

 

Ne vous jugez pas

N’essayez pas d’adhérer à des catégories, de vous conformer à des idéaux et de vous blâmer parce que vous n’êtes pas conforme.

Au contraire, prenez du recul et accueillez votre complexité.

Ce que vous décrivez comme une forme de domesticité, c’est en même temps un pouvoir : tout en vous plaignant de charge mentale et en proclamant que vous voulez en finir avec le sacrifice, vous jouissez du pouvoir de celle qui sait où tout se trouve, de celle qui sait des choses ce que les autres ne savent pas…. Ils sont dépendants de vous : sans vous, ils sont menottés.

Combien vous sentez-vous importante et indispensable quand vous êtes dans ce rôle de domestique ?

Accueillez cet aspect de votre expérience qui trouve peut-être son origine dans des consignes et des modèles reçus.

Ensuite, si c’est ce que vous souhaitez, mettez votre attention sur des choses qui émanent d’un endroit plus profond en vous, et dont l’expression pourrait vous procurer cette sensation d’importance. Et construisez vos projets à partir de là. Cela pourrait vous éviter de consumer votre existence dans l’ergomanie.

 

Désencombrez votre maison

Prenez régulièrement la décision de désencombrer une pièce, une armoire, etc. Réellement désencombrer. C’est à dire « ne garder que ce qui sert ». Le reste, donnez-le, recyclez-le, pour ne jeter que ce dont le cycle de vie est terminée.

Vider sa maison, c’est faire de la place dans son esprit pour autre chose que de l’occupationnel.

Il s’agit vraiment de destituer les objets car, comme l’écrit Dominique Loreau, « ce n’est pas nous qui possédons les objets : c’est eux qui nous possèdent ».

Et en effet, cette civilisation matérialiste a sacralisé les objets au détriment de ce qui peut nous élever, nous inciter au dépassement et nous procurer l’expérience de notre grandeur.

 

Pratiquez la pleine présence

Plusieurs fois par jour, sans zafu, ni encens ni musique planante, portez votre attention sur ce qui se joue au présent : rendez-vous compte de ce qui se passe.

  • Quel est votre état d’être ?
  • Quelles sont vos pensées, vos intentions, vos émotions ?
  • Que vous racontez-vous ?
  • Que dites-vous ou que vous préparez-vous à dire ?

Si vos pensées ou vos émotions vous épuisent au lieu de vous stimuler, changez tout cela : on n’est pas obligé.e de nourrir des émotions et des pensées épuisantes.

Pour avancer, pratiquez les 5 accords toltèques.

 

Autorisez-vous une (ou des) passion.s

Entretenir en soi un réservoir de ressources positives, ça nourrit l’optimisme.

Ca nous amène à voir la vie sous l’angle positif, à privilégier ce qui va. Dans ces dispositions,  nous devenons capables de slalomer entre les petits soucis de la vie sans en être affecté.e et à appréhender les vraies difficultés comme des leçons de vie.

Ranimez des passions abandonnées.

Prenez le temps de vous adonner à des activités qui vous font plaisir.

 

Cultivez l’être ensemble

Au lieu de traduire votre amour dans le dévouement, en vous imposant charge mentale et sacrifice, pourquoi ne pas offrir à vos proches une plus grande disponibilité ?

Moins de Parkinson, plus de joie de vivre.

Moins d’actions, plus de présence

Moins de biens, plus de liens.

 

 

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