La charge mentale plonge ses racines et déploie son incidence bien au-delà de l’espace du foyer. On polarise toujours l'attention sur l'origine patriarcale de l'aliénation féminine. C'est vers l'exploration de la motivation économique et son incidence que le livre vous entraîne.

Mais non, les hommes ne sont pas paresseux et négligents : ils sont conditionnés, comme les femmes. Les victimes et bourreaux ne sont pas nécessairement ceux qui se prennent ou sont vus pour tels. La domination et la soumission sont des jeux complexes parce qu'inconscients. 

Notre civilisation formate les femmes pour le sacrifice et l'abnégation, les faisant renoncer à des élans essentiels et accueillir des émotions ambivalentes. Revenir à soi c'est s'accorder le soulagement d'aimer et d'être aimée comme on l'a rêvé.

Depuis l'enfance, notre culture forge notre identité marchande : formatés pour produire et consommer, nous prenons le bonheur pour un projet matériel, privilégiant ces objets dont l'amoncellement nous accable alors que l'essentiel, ce sont les liens.

Ce livre décortique de façon magistrale les rouages pernicieux du modèle sociétal dominant, la manière dont il a été mis en place et pourquoi, et surtout les souffrances qu’il engendre pour les femmes, les familles, la société mais aussi les autres vivants et la planète entière. Après avoir abordé sous tous les angles ce mode de vie frénétique qui au final n’est ni émancipateur ni durable, Patricia Mignone nous invite avec bienveillance à œuvrer à notre propre libération intérieure, sans victimisme ni culpabilité.

Marina Juan Oliva